Originaire du Costa Rica, Bianca Shonee Arroyo (alias Shonee) est une artiste des médias numériques basée à Montréal. Dans les mondes virtuels qu’elle crée, des représentations 3D d’organismes empruntent des formes, des couleurs et des histoires aux plantes et aux animaux de notre monde, tout en restant uniques, car ses représentations cherchent à incarner la compréhension apparemment objective et limitée de l’humanité à l’égard de la nature à une époque de crise écologique.
« Ma pratique s’inspire d’expériences personnelles de déracinement – déménager de manière inattendue du Costa Rica au Canada durant mon enfance a profondément influencé ma relation à la nature, car je vivais en bordure de la jungle avant d’arriver dans une banlieue exceptionnellement grise et bétonnée, en plein hiver. En m’adaptant à cet environnement, le concept du monde naturel est devenu pour moi une construction étrange, située quelque part entre mémoire et imagination, réalité tangible et représentation médiatique. N’ayant jamais eu de télévision auparavant, j’ai rapidement été fascinée par la présence captivante des écrans, trouvant du réconfort en regardant des documentaires sur la faune chaque fois que j’avais le mal du pays. Cette expérience m’a montré que la technologie pouvait être un puissant outil de connexion, créant un portail par lequel je pouvais interagir avec des environnements auparavant inaccessibles. Cela est depuis devenu un aspect fondamental de mon processus créatif. »
L’ensemble de sa pratique se concentre sur la redéfinition de la perception de la nature par l’humanité, notamment dans le contexte de l’avancée technologique rapide et des changements environnementaux qui y sont liés, amplifiés par des installations multimédias impliquant animation 3D, vidéos multi-canaux, sculpture, son, récits spéculatifs et impression grand format. En plaçant le monde naturel dans un contexte virtuel, les mondes qu’elle crée cherchent à susciter une réflexion sur des futurs utopiques durables par le biais d’une aliénation satirique. À une époque où les écosystèmes disparaissent rapidement et où les progrès technologiques s’accélèrent, ses installations explorent comment les interfaces numériques – outils de connexion – peuvent être utilisées pour connecter les individus à la nature à distance. Son travail a été exposé internationalement dans des galeries telles que la William Morris Gallery (programmée par Tate Liverpool) à Londres, PRIOR Art Space à Barcelone et Platforms Project à Athènes. Au niveau national, ses œuvres ont été présentées à la Whippersnapper Gallery à Toronto et à la MacKenzie Art Gallery à Regina, ainsi qu’à un niveau local à OPTICA : centre d’art contemporain, MUTEK, Société des arts technologiques, OBORO et la Fondation Grantham pour les arts et l’environnement. Parmi ses distinctions récentes figurent le Emerging Digital Artists Award d’EQ Bank en 2021, le prix des arts visuels de la Fondation Grantham et la bourse Emerging Artist Grant de la RBC.
