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Fred Forest crée Space Media également pour la radio et la télévision. Ici, sur la Deuxième chaîne Française (Antenne 2) l’artiste ménage un blanc de 40 secondes pendant le Journal de Télé-midi. Le public n'a alors aucun support pour s'exprimermais est invité à écrire à Fred Forest afin de faire savoir ce qu'il pense de cette expérience
La direction de Sony France, que Fred Forest sollicite à plusieurs reprises, confie en 1967, un Portapak 1/2 pouce, noir et blanc à l’artiste. De retour à son domicile en banlieue parisienne à l’Haÿ-les-Roses, Fred Forest expérimente l’appareil Sony en filmant la rue du troisième étage de sa cuisine de son appartement HLM. La cabine téléphonique est une œuvre-document réalisée en temps réel, sans montage. Pour assurer la partie sonore l’artiste cale son transistor-radio entre deux fréquences, ce qui restitue un fading aléatoire. Dans cette œuvre pionnière, Fred Forest met en scène la réalité sociologique de son environnement quotidien dans les années 60 en banlieue parisienne. Il focalise l'attention sur l'unique cabine téléphonique du quartier, mise à disposition des habitants. La cabine et ses usagers successifs sont mis en relation visuelle avec l'arbre qui la domine, comme une sorte d'antenne géante, symbolisant le monde de la communication. Réalité sociale, communication, et mise en relation, apparaissent déjà en 1967 comme les thèmes majeurs de la pratique de l'artiste.
Cette action se déroule en deux temps : un premier au cours duquel le critique d’art Pierre Restany déjeune chez l’artiste qui l’enregistre seul, face caméra, un second au cours duquel le critique d’art dîne effectivement au restaurant la Coupole à Montparnasse, accompagné de son double cathodique, sous les yeux du public convié à l’occasion ainsi que sous ceux de l’artiste et de sa caméra vidéo. Mise en abîme de la réalité et de sa représentation, cette œuvre interroge la nature même de l’art.
Dans la continuité du Territoire du M2, Fred Forest a la volonté de créer des espaces accessibles à tous, des espaces partagés et des espaces de liberté. Internet lui semble à ce titre un media parfait à condition que chacun puisse s’y exprimer. Dès mai 2001, il imagine, lors d’une intervention artistique dans la ville de Fresnes, un « petit musée de la chaussure » qui présente en direct les pieds des passants volontaires. Le pied lui semble en effet injustement négligé alors qu’il est l’organe premier de la découverte. Il approfondit cette idée à l’occasion de son exposition au Centre Pompidou en 2024 en créant la Banque du pied, fresque collective des empreintes des participants. Leterme de « Banque » rappelle que notre plus grande richesse n'est pas l’argent mais notre capacité à partager l’espace.
Lors des manifestations “Occupy Wall Street”, Fred Forest est à New York. En soutien à ce mouvement qui dénonce de manière pacifique le pouvoir de l’argent et les risques inhérents à cet état de fait, il organise une performance critique sur Second Life. Non sans ironie, l’artiste invite les participants à venir danser sous les fenêtres des banques de Wall Street, transformant la crise financière en opportunité d’imaginer une société plus joyeuse et plus humaine.
Fred Forest parle ainsi d’Ego Cyberstar : « Ego Cyberstar est un homme un peu perdu qui a décidé de s'installer définitivement sur Second Life. Il nous fait part de ses premières impressions et réflexions dans un long monologue qui exprime son malaise. Une sorte de digression empreinte de nostalgie entre le monde réel et détesté qu'il vient de quitter, et un monde virtuel qu'il découvre sans grand enthousiasme... Il s'adresse, les yeux dans les yeux, au visiteur de l'exposition, créant ainsi une relation intime très significative avec lui. Fred Forest joue ici volontairement sur une économie de mouvements, voire une immobilité qui privilégie le son de manière quasi exclusive, amplifiant notre malaise. »
Le Territoire du m2 est une action-récit développée par Fred Forest de 1977 à 2020. A la suite de Space Media, espace d’expression médiatique, l’artiste définit un espace d’expression physique qui est également un espace critique symbolisé par un m2 artistique (puis non artistique une fois interdit par le procureur de la république). Proposé à l’achat, le Territoire du m2 dénonce la spéculation immobilière et, dans le même temps, incarne l’utopie possible d’une parfaite liberté. Présenté dans de nombreux musée, le Territoire s’installe de manière pérenne dans la commune d’Anserville dans l’Oise, avant de se dédoubler de manière virtuelle sur le Métavers de Second LIfe.
Parcelle-Réseau est une œuvre numérique, la première de ce type mise en vente aux enchères publiques. Elle a été préalablement présentée à la FIAC (Foire Internationale d'Art Contemporain) du 2 au 7 Octobre 1996, dans l'espace de l'IESA (Institut des Études Supérieures de l'Art), stand F 32 bis. Elle a été vendue sous le marteau de Maître Jean-Claude Binoche à l'Hôtel Drouot, le 16 octobre 1996. La vente a été retransmise en direct sur Internet par le provider ImagiNet. Toujours le 16 octobre, de 19 heures à 21 heures, Fred Forest, au cours d’une conférence de presse, a analysé à chaud l'événement, commentant les perspectives du marché de l'art dans le nouveau contexte de la cyber société.
En 2024, à l’occasion de l’ouverture d’une salle NFT au Mnam – Centre Pompidou, le musée présente côte à côte l’Homme-réseau, tableau-écran réalisé par Fred Foresten 1966 et NFT Archeology, relecture de Parcelle-réseau, réalisé sous forme de NFT en 2021.
Cette vidéo est réalisée en 2015 à l’occasion d'une intervention au musée du Jeu de Paume pour la présentation de "Media en partage" organisée par la commissaire d’exposition Marta Ponsa. Certaines actions historiques de Fred Forest sont représentées avec l’aide technique de Ruth Erickson et de Maud Jacquin. Par un double geste d'infiltration et d'invitation à la participation, Fred Forest pose les fondements de sa démarche artistique. L’artiste n’a en effet de cesse de transformer les structures de la communication en détournant l'usage des médias et en créant des plateformes de participation. Maud Jacquin replace Fred Forest en dialogue avec les tout premiers pionniers vidéastes américains.